Il y a cent ans...
... naissait notre association.
Après 1918, l’exode de main d’œuvre de Bretagne est important, soit en France, soit vers les colonies, car la pêche et l’agriculture ne peuvent plus faire vivre des familles très nombreuses.
Un juriste breton (dont le nom est malheureusement perdu dans les méandres de l’histoire) attaché au tribunal de Douai décide, en 1925, devant la détresse de ses compatriotes émigrant dans le Nord, de créer une association d’entraide qui portera le nom d’Amicale des Bretons du Nord.
Petite histoire. Le Dr Berthou, médecin et artiste peintre à ses heures, m’avait confié être issu déjà d’une émigration plus lointaine encore, datant de la fin du XIXe siècle. Son fils, Yves, retourné en terres bretonnes dans les années 1970, a été multiple champion de bretagne de sonneurs de couple.
De la période entre les deux guerres, je ne peux vous parler que de deux amicalistes, tous deux ayant siégé régulièrement au sein des Provinces Françaises.
Mr Le Noret, banquier à Lille, originaire de l’ile de Sein puis retiré dans le golfe du Morbihan. J’ai eu l’occasion de parler avec lui vers les années 1985, il m’a fait part de son plaisir de voir l’Amicale perdurer mais ne connaissant pas sa grande implication entre les deux guerres, je ne l’ai interrogé plus précisément.
Alain Le Marc’hadour, personne charismatique devenue maire de la Madeleine dont une école porte son nom désormais.
Je suis désolé pour la multitude de personnes que je ne peux nommer mais qui ont contribué à l’existence et au rayonnement de l’Amicale.
Durant cette même période d’entre les deux guerres, émerge également « Les Provinces Françaises » , association créée par Maitre Philippe Kah, avocat connu et régionaliste convaincu et qui fédère à Lille les diverses amicales régionalistes.
Je pense que l’activité essentielle, à part l’entraide était les retrouvailles entre « pays » : échanges, contacts professionnels, convivialité… Arrive la 2e guerre mondiale.
Pas facile alors de relancer pendant la période confuse de l’après-guerre, la poursuite des activités de l’Amicale. Le Dr Michel Kerhervé, dentiste à Lille, originaire de St Nolff, accompagné d’une dizaine de bretons pour un repas chez Alcide Grand Place, décident de relancer l’activité de l’Amicale dans son but social mais également pour relayer les revendications contre la centralisation et aussi guider l’exode important de l’après-guerre.
Les activités de l’Amicale, en dehors des repas pris dans différents restaurants tenus par des bretons, sont l’organisation d’un Grand Bal dans la salle Descamps, sous le beffroi de la Nouvelle Bourse. Bal très couru où les gens discutaient affaires en valsant. De nombreux bretons étaient, ce que l’on appelle aujourd’hui, des « décideurs ».
Au cours des années 50, le cercle de danse Bugale Breizh démarre son activité. Alors que les bals disparaissent fin des années 60, le 1er Fest Noz a lieu avec environ 20 personnes et deux sonneurs, vers 1969.
En 1985, sous l’impulsion de Pierre Samyn, sonneur de cornemuse, le bagad Sonerien an Enez est officialisé.
L’Amicale devient progressivement un lieu de rencontres, de relai culturel et d’activités de promotions surtout touristiques de la Bretagne. L’Amicale continue à évoluer tout en restant le phare breton dans le Nord et se recentre sur la musique et la danse.
A suivre …
Mais que sont les Bretons du Nord
1. Une société d'entraideIl y a 100 ans, en 1925, que se passe-t-il en Bretagne ? L’année...