La légende de Jean et Jeanne de Kerledan

Jean était le fils d’un barde sacré, le plus puissant qui ait jamais existé. Jeanne était une pauvre bergère.

Jean et Jeanne se retrouvaient chaque soir pour s'aimer en secret malgré l'interdiction faite par le Conseil des Druides. Les lois spirituelles leur interdisaient toute relation, un barde devait rester au sein de sa caste.

Les Druides chargèrent alors les sorcières de Borgroix de métamorphoser les amants en pierres, éloignées l’une de l’autre.

Mais certaines nuits de pleine lune, une bonne fée, touchée par le malheur de ces deux jeunes gens, rompt le sort qui les frappe et leur permet de s’unir. Jean et Jeanne peuvent ainsi se retrouver quelques instants.

Ses intentions (de la bonne fée) sont pures, mais elle accélère notre perte à tous.

En effet, il y a cinquante ans, lors de la première mesure, ils étaient distants de trois cent quarante-sept mètres, maintenant ils sont distants de trois cent quarante-six mètres et quinze centimètres sept. Voilà dix ans que je mesure cette distance au laser. La vitesse augmente, ils courent l’un vers l’autre.

Pardon ?

Dès qu’ils se toucheront, alors ce sera la fin de notre monde. Les gens d’ici le savent depuis des temps immémoriaux.

(Jean Luc BANALEC – Piège mortel à Belle Ile)